Bilan d’une
année aux Petites Antilles
Baie du
Marin,
Martinique,
14°27,85N
060°52,50W
Premier
anniversaire sous les tropiques
En novembre 2016, nous fêtions notre premier
anniversaire de matelots nomades des mers. Partis de la Baie de Chesapeake
(Virginie, USA) le 11 novembre dernier, nous atterrissions le 22, à Tortola,
aux îles Vierges Britanniques. Une belle traversée océanique avec notre
fidèle et très sympathique équiper Jean Fournier. Nous conservons un souvenir
impérissable de ces 11 jours en mer.
Bilan de 14 mois et suite de notre aventure : l’arc
antillais, des îles Vierges à l’île de Tobago
Abordons d’abord les points positifs : nous avons
vécu une année de rêve à naviguer d’île en île, dans la douceur du climat
tropical des Antilles. On ne se lasse pas d’admirer la mer, tantôt bleue comme
de l’encre, ou exposant selon son humeur une mosaïque de couleurs infinie. À
l’approche des mouillages, elle se fait émeraude, laissant transparaître les
coraux et le sable blanc. En mer, les dauphins que nous rencontrons parfois en grands
bancs nous surprennent dans nos rêveries en jouant devant l’étrave et tout
autour ; ils nous séduisent par leurs cabrioles et leur agilité. Puis nous
admirons les paysages en longeant les côtes de ces îles volcaniques recouvertes
d’une végétation luxuriante, massifs de montagnes qui se succèdent en des
courbes harmonieuses. Tous ces moments en navigation côtière nous procurent un
sentiment de plénitude. Et chaque soir le coucher du soleil nous apporte sa
magie, peignant dans le ciel de véritables tableaux de maîtres, uniques et
éphémères. Les affinités avec les autres marins croisés au hasard de la route
donnent naissance à de belles amitiés. Les liens se forgent plus vite sur l’eau
que sur terre. On dit que la route aux Antilles est longue, mais qu’elle est
étroite, et ces amitiés sont le fil conducteur qui mène à des retrouvailles et
des réjouissances lors desquelles le partage de nos diverses expériences de
marins est le dénominateur commun.
Puis abordons les points plus réalistes de la vie de
nomade des mers
Bien sûr, pour
persévérer dans le voyage au fil de l’eau, il faut accepter une certaine notion
de dangers, d’incertitudes, d’imprévus et d’inconforts. Il n’y a pas que des
rêveries, de belles journées ensoleillées, des coraux, des poissons
magnifiques, des plages paradisiaques et de beaux couchers de soleil. La
réalité nous ramène à des arrêts techniques qui demeurent obligatoires
pour chercher, remplacer, commander des pièces et attendre des semaines pour
les livraisons. Le capitaine doit également porter plusieurs casquettes :
plombier, électricien, menuisier, mécanicien, plongeur, informaticien… Nous
avons dû improviser avec de nouveaux matériaux, mesurer en mètres, en pouces,
en volts, en ampères… Ce sera parfois l’occasion pour l’amirale d’entendre une
litanie d’évocations de tous les saints du ciel réunis ! Bref, un bateau
quel qu’il soit demande une attention de tous les instants. Pense-t-on être
tranquille, avoir tout fait pour l’être, la moindre pièce d’équipement nous rappelle
que la vigilance et l’anticipation sont essentielles au bon fonctionnement de
notre monture. Et puis, il y aura des nuits moins tranquilles, la mer nous
imposant parfois son humeur revêche. Nous trouverons difficilement le sommeil
durant ces heures où notre voilier se balance comme un métronome. La vie
en mer, c’est aussi toutes ces réalités, mais nous nous accommodons bien de ces
petits ennuis en échange d’une vie exaltante !
Que nous réserve l’année 2017 ?
Somme
toute, à l’aube de cette nouvelle année, il nous faut prendre une décision à
propos de notre future route. Les Antilles c'est la douceur du climat, une
navigation sur un plan d'eau favorisé par les alizés, mais nous avons la
bougeotte et le temps n'est pas éternel. Nous écrivions au tout début de notre
blogue que nous rêvions de mouiller aux Açores, à Venise, à Rome, en Croatie,
en Grèce.... Après plusieurs tergiversations sur le sujet, nous avons élaboré
différents scénarios, dont la possibilité de visiter l’Europe en ''camping
car'' et de laisser notre bateau 6 mois aux Antilles. Cette alternative
nous tentait beaucoup, car c’est bénéficier du meilleur des deux mondes. Mais
cette option comporte aussi bien des conditions et des aléas, dont un coût
élevé et de nombreuses démarches administratives pour des non-résidents
européens. Puis, des informations forts intéressantes échangées avec des voileux
québécois naviguant en Méditerranée nous ont bien inspirés. L’idée d’abandonner
notre projet initial nous titillait quelque peu. Finalement nous en sommes
revenus à notre position de départ, soit de traverser en Europe à bord de
Marinade et de demeurer nomades des mers quelque temps de l’autre côté de la Grande
mare.
En
ce janvier 2017, nous sommes en arrêt technique depuis près de deux mois en
Martinique, dans la baie du Marin où nous avons réussi à régler quelques
problèmes techniques grâce à des gens compétents en matière d’électricité et de
gréement. Aussi, nous avons remplacé notre grand’voile qui se faisait
vieillissante et difficile à manœuvrer. Notre bateau sera impeccable pour une
belle traversée au mois de mai. Dans les prochaines semaines nous naviguerons
vers la Guadeloupe pour y accueillir un couple d’amis, Francis et Line.
Ensuite, nous mettrons le cap sur St-Martin. Cette dernière escale sera le
point de départ vers les Açores avec notre équipage. L’amirale fera cette fois le
voyage en avion !
Quelques données folichonnes de 2016
200
litres d’eau de pluie récupérée en 10 minutes à Carriacou
10
hublots à fermer en cas de grain soudain
des
centaines de dauphins en même temps autour du bateau
1
gallon de sueur pour le capitaine-chef-mécano-ingénieur électronique,
spécialiste en électricité
3003
tours de manivelles seulement pour la grand voile...
456
courriels
1
câble électrique de 6 mètres tombé dans une eau glauque
l'annexe
partie à la dérive et retrouvée par un bon samaritain, merci au capitaine de Big
Bird
4
jours pour trouver des œufs frais à Charlotteville (île de Tobago); plus facile
de trouver du «pot»
2
catamarans qui dérapent sur Marinade au mouillage
175 milles nautiques parcourus en 24 heures
300 milles nautiques en 48 heures
Vitesse maximum en surfant sur la vague : 11 noeuds
25 îles visitées
1 continent
l’océan Atlantique
la mer des Antilles
Quelques
moments folichons
|
Version 2017 |
|
Comment résister à ce sourire... |
|
Les Anses d'Arlet, Martinique, la carte postale |
|
suite photos 2016